Quel salarié part en premier lors d'un plan social ?

Qui part en premier lors d'un plan social en 4 points :

  • L’ordre des licenciements repose sur plusieurs critères obligatoires (ancienneté, charges de famille, difficultés de réinsertion, qualités professionnelles) définis par le Code du travail.
  • L’employeur doit fixer ces critères de manière neutre, sans aucune discrimination, et appliquer ces règles à tous les salariés appartenant à la même catégorie professionnelle.
  • En cas de fermeture complète ou de suppression de tous les emplois d’une même catégorie, l’ordre des licenciements peut ne pas s’appliquer (aucun choix n’existe).
  • Le salarié dispose d’un droit de contestation s’il estime que l’ordre n’a pas été respecté : il peut exiger les critères retenus (sous 10 jours) et saisir le conseil de prud’hommes si nécessaire.

Le plan social, couramment désigné sous l’appellation de plan de sauvegarde de l’emploi, soulève une question cruciale lorsque survient un projet de licenciement économique : qui part en premier ? Derrière cette problématique se cache un ensemble complexe de règles, visant tant à préserver la viabilité de l’entreprise qu’à protéger les droits fondamentaux des salariés.

Les dispositions légales imposent en effet l’élaboration d’un cadre précis pour fixer les critères d’ordre, encadrer la procédure, puis déterminer avec équité quelles catégories professionnelles risquent d’être concernées.

Il convient de souligner que ce dispositif peut engager la responsabilité de l’employeur, lequel doit justifier de la cause réelle et sérieuse de chaque licenciement. Ainsi, l’équilibre entre la nécessité économique et la protection des personnes constitue le point d’orgue d’un plan social réussi.

Comprendre le plan social (PSE)

Le plan social, également désigné sous le terme de plan de sauvegarde de l’emploi, constitue un dispositif destiné à limiter les licenciements économiques tout en accompagnant les salariés concernés. Son élaboration résulte souvent d’impératifs économiques majeurs et répond à un formalisme strict, imposé par le Code du travail. Besoin de plus d'informations au sujet de vos droits ? particuliers ou employeur, faites vous assister par un avocat en droit du travail à Versailles.

Qu’est-ce qu’un plan de sauvegarde de l’emploi ?

Définition légale et objectifs

Un PSE vise à préserver l’emploi en proposant des solutions de reclassement, de formation ou de mobilité internes. Il répond à l’obligation légale d’éviter ou de réduire le nombre de licenciements, tout en facilitant la réinsertion des personnes touchées.

Entreprises concernées et seuils d’application

Seules les structures employant au moins cinquante salariés, prévoyant dix licenciements ou plus sur une période de trente jours, sont soumises à l’obligation d’établir un tel plan. Cette mesure garantit un cadre protecteur lorsque l’ampleur des difficultés économiques menace plusieurs postes.

Qui valide ou homologue le PSE ?

Le plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) est soumis à l’autorité administrative compétente, qui exerce un contrôle de conformité avant de le valider ou de l’homologuer. Aujourd’hui, cette responsabilité incombe notamment aux services de la DREETS (Directions régionales de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités). Concrètement, l’administration examine le contenu du PSE pour vérifier qu’il répond aux obligations légales : justification économique du projet, mise en place de mesures de reclassement, respect des critères d’ordre, etc. Si elle constate des insuffisances ou des irrégularités, elle peut demander à l’employeur de procéder à des modifications ou d’apporter des précisions supplémentaires.

Ainsi, pour être pleinement effectif, le plan social doit avoir obtenu soit une validation, dans le cas d’un accord collectif conclu avec les partenaires sociaux, soit une homologation, si l’employeur a rédigé un document unilatéral. Dans les deux hypothèses, l’aval de l’administration est impératif : un PSE mis en œuvre sans cette approbation serait frappé de nullité et pourrait exposer l’employeur à d’importantes sanctions en cas de contestation. Cette procédure vise à assurer le respect des droits des salariés, à vérifier la bonne foi de l’entreprise dans ses démarches et à garantir qu’aucune mesure discriminatoire ne s’immisce dans la réorganisation de l’effectif.

Comment fonctionne un plan social ?

Consultation et présentation au CSE

Une fois le projet de PSE formalisé, l’employeur doit en premier lieu informer et consulter le comité social et économique (CSE). Il lui présente les motifs économiques, le périmètre envisagé (catégories professionnelles concernées, postes susceptibles d’être supprimés) et les mesures d’accompagnement prévues. Les membres du CSE ont alors la possibilité de proposer des solutions alternatives ou d’engager des négociations pour améliorer le dispositif. Le calendrier doit être strictement respecté :

  • Réunion d’information : première présentation du projet et de ses justifications économiques.
  • Phase de négociation : échanges sur les modalités de licenciement, les aides au reclassement ou la formation des salariés.

En cas de défaut d’information, le salarié ou les représentants peuvent faire valoir une irrégularité de procédure, susceptible de remettre en cause la validité du plan.

Choix d’un accord collectif ou d’un document unilatéral

Le plan social peut prendre deux formes :

  • Un accord d’entreprise : négocié avec les représentants du personnel, il formalise en détail les mesures de reclassement, l’ordre des licenciements et la durée du dispositif.
  • Un document unilatéral : établi par l’employeur en l’absence d’accord collectif ou lorsqu’aucune entente n’a pu être conclue avec les partenaires sociaux.

Quel que soit le format, le texte doit mentionner les critères d’ordre (ancienneté, charges de famille, etc.), prévoir un dispositif clair pour limiter les licenciements (formations, mutations internes, départs volontaires) et justifier la cause réelle et sérieuse des suppressions de postes.

Validation ou homologation administrative

Une fois rédigé, le plan social est soumis à l’autorité compétente :

  • Validation en cas d’accord conclu avec les partenaires sociaux.
  • Homologation si l’employeur a opté pour un document unilatéral.

Ce contrôle est généralement assuré par la DREETS (ou autre service administratif compétent), chargée de vérifier la conformité du PSE aux obligations légales (critères d’ordre, mesures de reclassement, absence de discrimination). Sans cette approbation, la procédure est jugée nulle, ce qui expose l’employeur à d’importantes sanctions en cas de contestation ultérieure.

Mise en œuvre et suivi

Après la validation ou l’homologation, l’entreprise exécute le plan social selon le calendrier fixé. Les licenciements économiques doivent alors respecter scrupuleusement les mesures annoncées (congé de reclassement, formations, etc.). Un bilan est généralement établi pour apprécier l’efficacité des dispositions et mesurer l’impact réel sur la sauvegarde de l’emploi. En cas de litige, le salarié ou les représentants du personnel peuvent saisir le conseil de prud’hommes, qui se prononcera sur la légalité du processus et sur la pertinence des motifs économiques.

Rôle du document unilatéral ou de l’accord collectif

Le plan social peut prendre deux formes distinctes :

  • Un accord collectif négocié avec les partenaires sociaux (délégués syndicaux ou élus du comité social et économique), qui détaille de manière précise les modalités de la réorganisation, les mesures d’accompagnement et l’ordre des licenciements ;
  • Un document unilatéral élaboré par l’employeur en l’absence d’accord collectif, ou lorsque la négociation n’aboutit pas.

L’accord collectif : une co-construction avec les représentants du personnel

Dans le cadre d’un accord collectif, l’employeur et les représentants du personnel discutent des difficultés économiques, des conséquences sur l’emploi et des mesures de sauvegarde à envisager (reclassements, mobilités internes, formations, etc.). Le dialogue social se veut plus approfondi :

  • Les représentants du personnel disposent d’un accès élargi aux informations économiques ;
  • Les échanges permettent d’adapter au mieux les mesures envisagées aux spécificités de l’entreprise et des salariés concernés ;
  • L’accord final, s’il remplit les critères légaux, est ensuite validé par la DREETS (ou autre autorité compétente).

Cette approbation administrative constitue une validation au sens juridique du terme : elle confirme la conformité de l’accord avec la législation en vigueur. L’avantage majeur d’une telle démarche réside dans la légitimité conférée par une large concertation : l’accord trouvé est présumé équilibré et protège davantage l’employeur contre d’éventuelles contestations ultérieures.

Le document unilatéral : un acte rédigé par l’employeur

À défaut de pouvoir conclure un accord ou en l’absence de négociation aboutie, l’employeur peut recourir à un document unilatéral. Celui-ci doit toutefois contenir l’ensemble des informations relatives :

  • Aux critères d’ordre des licenciements (ancienneté, charges de famille, etc.) ;
  • Aux mesures de reclassement interne ou externe (y compris les actions de formation, de bilan de compétences, etc.) ;
  • Aux dispositions destinées à limiter l’ampleur des suppressions de postes (plan de mobilité, congé de reclassement, etc.).

Même lorsqu’il est établi de manière unilatérale, le plan doit être homologué par l’administration compétente, qui vérifie le respect des obligations légales et la pertinence des mesures de sauvegarde. En l’absence d’homologation, l’employeur s’expose à l’annulation pure et simple de la procédure et à d’éventuelles sanctions civiles et pénales, notamment en cas de licenciement abusif ou discriminatoire.

Contrôle administratif et obligations de l’employeur

Qu’il s’agisse d’un accord collectif ou d’un document unilatéral, le contrôle de la DREETS (ou de l’autorité similaire compétente) se révèle essentiel. Il garantit la licéité du plan social, l’absence de discrimination et la mise en place de mesures concrètes pour limiter les licenciements. L’employeur se doit, quant à lui, de se conformer strictement au document établi, au risque de voir la procédure jugée nulle et de devoir verser des dommages et intérêts aux salariés lésés.

Mesures de reclassement et de prévention des licenciements

Le PSE comprend des dispositifs de reclassement interne, des formations de reconversion et des propositions de mobilité. Son objectif est de limiter les départs contraints et d’aider les salariés à retrouver un emploi stable, dans le respect de leurs compétences et aspirations.

A lire : comment licencier un salarié ?

Les étapes clés d’un licenciement économique

Le licenciement économique suppose que l’entreprise justifie non seulement d’une situation financière ou structurelle délicate, mais également d’un impact réel sur l’emploi. Pour encadrer la démarche, le Code du travail prévoit une procédure précise, assortie de garanties substantielles pour les salariés visés.

ordre de licenciement des salariés

Motif économique et périmètre des postes

Cause réelle et sérieuse

Le motif économique doit reposer sur une cause réelle et sérieuse, comme la suppression ou la transformation d’un emploi liée à des difficultés économiques, des mutations technologiques ou une réorganisation nécessaire à la sauvegarde de la compétitivité. L’employeur est tenu de démontrer de manière rigoureuse que la situation de l’entreprise justifie les mesures envisagées : une simple baisse conjoncturelle du chiffre d’affaires ne saurait suffire si elle n’affecte pas durablement la structure.

Détermination du nombre de postes et départements touchés

Avant toute mise en œuvre, l’entreprise doit établir un périmètre clair, en identifiant les départements et postes concernés. Cette identification tient compte des catégories professionnelles et, le cas échéant, de la zone géographique d’implantation, si plusieurs établissements sont touchés. L’objectif est de mesurer l’ampleur des suppressions d’emplois, en anticipant les conséquences sur l’organisation interne.

Procédure légale et calendrier

Consultation du CSE

Le Code du travail impose l’information et la consultation du comité social et économique (CSE) pour tout projet de licenciement économique. Le CSE doit avoir accès aux documents pertinents, tels que les données financières de l’entreprise, afin de formuler un avis éclairé. Cette étape vise à garantir une certaine transparence et à susciter d’éventuelles propositions alternatives.

Réunions d’information et négociation

Des réunions peuvent être prévues pour permettre aux élus et à l’employeur de négocier d’éventuelles mesures d’accompagnement : par exemple, des solutions de reclassement interne ou des aménagements de calendrier pour limiter le nombre de licenciements. Cette phase se veut constructive, même si elle n’aboutit pas toujours à un consensus.

Validation ou homologation par l’administration

Lorsque l’ampleur du licenciement exige un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE), l’administration procède à une validation ou à une homologation. Celle-ci s’assure de la régularité de la procédure et de l’adequation des mesures proposées aux exigences légales.

Conséquences du refus d’un plan économique

Droits et recours du salarié

Le salarié peut décider de refuser une modification contractuelle ou un plan économique s’il estime que ses droits sont lésés. Dans ce cas, il peut saisir la juridiction prud’homale pour contester la cause réelle et sérieuse du licenciement ou exiger des indemnités supplémentaires.

Responsabilités de l’employeur

De son côté, l’employeur doit respecter scrupuleusement la procédure légale. En cas de vice ou de manquement, il s’expose à des sanctions, qu’il s’agisse du versement de dommages et intérêts ou, dans les hypothèses les plus graves, de la remise en cause de la validité même des licenciements.

L’ordre des licenciements : qui part en premier lors d’un plan social ?

La mise en place d’un plan social, également appelé plan de sauvegarde de l’emploi, soulève inévitablement la question de l’ordre des licenciements. Il s’agit de déterminer qui sera prioritairement visé par les suppressions de postes, et selon quels critères. Le Code du travail encadre ce mécanisme, afin de préserver l’équité et de prévenir tout abus.

A lire : quelles sont les erreurs à éviter lors du licenciement d'un salarié ?

Définition et champ d’application de l'ordre des licenciements

Cas où l’ordre des licenciements n’est pas obligatoire

Dans certaines hypothèses, l’employeur peut se dispenser de définir un ordre. Cela concerne notamment la fermeture totale et définitive de l’entreprise, ou la suppression de tous les emplois d’une même catégorie professionnelle. Dans ces situations, aucun choix n’existe quant à la personne visée : la mesure s’applique de façon uniforme à la totalité des postes concernés.

Périmètre géographique et catégories professionnelles

Dans le cas où l’employeur doit procéder à un choix, celui-ci s’effectue au sein d’une zone géographique donnée et par catégorie professionnelle, laquelle regroupe les fonctions de même nature nécessitant une formation similaire. Cette délimitation garantit que seuls les salariés réellement comparables sont mis en concurrence.

Quels sont les différents critères d’ordre de départ possibles?

Critères légaux : charges de famille, ancienneté, situation personnelle, qualités professionnelles

Le Code du travail prévoit plusieurs critères : l’employeur doit considérer la charge de famille (notamment parent isolé), l’ancienneté, les difficultés éventuelles de réinsertion (handicap, âge) ainsi que les qualités professionnelles. Ces dernières s’apprécient de façon objective, par exemple via des évaluations antérieures.

Pondération et privilège d’un critère (conditions et limites)

L’employeur peut privilégier l’un des critères, sous réserve de prendre en compte tous les autres. Il lui est également possible de les pondérer, à condition de justifier objectivement chaque pondération.

Critères discriminatoires interdits

Toute référence discriminatoire, fondée notamment sur l’origine, le sexe ou le statut de travailleur à temps partiel, demeure prohibée. L’employeur s’exposerait à des sanctions civiles et pénales s’il enfreignait cette règle.

Comment est définie la liste des salariés concernés par un plan social ?

Détermination de la catégorie professionnelle

Le repérage des salariés se fait en premier lieu par la catégorie professionnelle, pour regrouper ceux qui exercent des missions comparables. On ne vise pas un poste isolé, mais bien un ensemble d’emplois similaires.

Priorité et interdiction de viser un poste unique

Un salarié dont le poste n’est pas supprimé peut être licencié si son emploi appartient à la même catégorie professionnelle que celle touchée. L’employeur ne peut toutefois cibler une unique fonction quand d’autres relèvent du même groupe professionnel.

Respect de l’obligation de reclassement

Avant toute rupture, la société doit également vérifier les possibilités de reclassement interne ou externe, faute de quoi la procédure pourrait être invalidée.

Obligations d’information envers le salarié

Délai de 10 jours pour demander les critères

Après la notification du licenciement, le collaborateur dispose d’un délai de dix jours pour exiger la communication des critères d’ordre utilisés. Cette demande se fait par lettre recommandée ou remise en main propre contre décharge.

Modalités de réponse de l’employeur

L’employeur est tenu de répondre dans les mêmes formes, sous dix jours. Il doit fournir les éléments précis ayant conduit à la décision, sous peine de voir sa responsabilité engagée.

Sanctions en cas de réponse tardive ou incomplète

Un défaut ou un retard dans la réponse peut entraîner la condamnation de l’employeur à des dommages et intérêts. Le salarié pourrait également invoquer un licenciement sans cause réelle et sérieuse si le manquement est jugé grave par la juridiction compétente.

Droits et indemnités pour les salariés en cas de plan social

Lorsque l’entreprise initie un plan de sauvegarde de l’emploi, plus communément appelé plan social, elle se trouve légalement tenue de veiller au versement d’indemnités spécifiques et à la mise en place de mesures d’accompagnement. Ce dispositif vise à compenser la perte d’emploi des personnes concernées par un licenciement économique, tout en favorisant leur réinsertion ou leur reconversion.

Indemnité de licenciement économique pour le salarié

Montant minimum légal

Le code du travail prévoit un montant minimal obligatoire dès lors qu’un salarié cumule une certaine ancienneté. Cette indemnité varie principalement en fonction du salaire de référence et du nombre d’années de présence dans l’entreprise. Elle constitue une sécurité financière de base, visant à protéger ceux qui se retrouvent privés d’emploi pour des raisons indépendantes de leur propre performance.

A lire : comment licencier un salarié protégé pour des motifs économiques ?

Montant conventionnel et éventuels suppléments

Au-delà de cette somme légale, la convention collective applicable peut instaurer un barème plus favorable. Certains secteurs professionnels prévoient ainsi des indemnités supplémentaires pour les salariés, en tenant compte de critères tels que le niveau de qualification ou la nature du poste. L’employeur est tenu de respecter cette grille et, en cas de clause plus avantageuse, de verser les sommes correspondantes à chaque collaborateur concerné.

Autres avantages du PSE pour les salariés

Congé de reclassement, congé de mobilité

Le plan social peut également inclure un congé de reclassement ou un congé de mobilité. Ces périodes offrent aux salariés le temps nécessaire pour se consacrer à une recherche de poste ou pour envisager une reconversion professionnelle. Les modalités d’indemnisation varient selon la politique interne et les accords négociés, mais l’objectif principal reste de permettre à chacun de se repositionner rapidement sur le marché du travail.

Accompagnement et formations

Par ailleurs, le PSE inclut souvent un accompagnement personnalisé, comprenant des bilans de compétences, des ateliers de techniques de recherche d’emploi ou des formations qualifiantes. Ces mesures facilitent la transition du salarié vers de nouvelles opportunités et assurent un soutien moral dans une période d’incertitude.

Impact pour le salarié

Droit au chômage

En cas de licenciement économique, le salarié peut prétendre à l’allocation de chômage, sous réserve de remplir les conditions d’affiliation fixées par les organismes compétents. Cette allocation est calculée sur la base des précédentes rémunérations et de l’ancienneté cotisée.

Démarches pour valider ses droits

Pour bénéficier de ces prestations, le salarié doit entreprendre plusieurs démarches : inscription auprès du service public compétent, fourniture des justificatifs requis (attestation employeur, bulletins de salaire) et respect des obligations liées à la recherche active d’emploi. Cette phase administrative, quoique fastidieuse, est indispensable pour percevoir les indemnités auxquelles il peut légitimement prétendre.

Contestation et conséquences du non-respect de l’ordre des licenciements en cas de plan social

La mise en œuvre d’un plan social implique de respecter un ensemble de critères destinés à fixer l’ordre des licenciements. Lorsque l’employeur enfreint ces principes, le salarié concerné dispose de plusieurs moyens de contestation, et l’entreprise peut s’exposer à diverses sanctions. L’objectif du législateur est de garantir la transparence du processus et la préservation des droits de chacun.

Comment contester le licenciement ?

Lettre recommandée, saisine du conseil de prud’hommes

La première démarche pour contester un licenciement consiste à adresser une lettre recommandée à l’employeur afin de demander des explications sur les critères appliqués. Si la réponse obtenue s’avère insuffisante ou inexistante, la saisine du conseil de prud’hommes se révèle la voie la plus efficace. Dans ce cadre, le salarié peut exiger une réparation pour le préjudice subi, voire solliciter l’annulation du licenciement lorsque la procédure n’a pas été respectée.

Jurisprudence et possibilités de recours

La jurisprudence reconnaît la possibilité d’un contrôle approfondi du juge sur le respect des critères d’ordre. Les tribunaux vérifient notamment que l’employeur a appliqué chacun des critères légaux, qu’il n’a pas privilégié de manière arbitraire un poste unique et qu’il n’a pas eu recours à des critères discriminatoires. En fonction des conclusions, le juge peut prononcer des dommages et intérêts ou requalifier le licenciement en licenciement sans cause réelle et sérieuse.

A lire : quelles sont les principales causes d'un licenciement ?

Sanctions pour l’employeur

Dommages et intérêts pour le salarié

En cas de non-respect de l’ordre des licenciements, le salarié peut obtenir des dommages et intérêts pour compenser le préjudice subi. Le montant alloué dépend de la gravité du manquement, de la situation professionnelle du salarié et de la durée de son ancienneté dans l’entreprise. Le conseil de prud’hommes évalue chaque dossier au regard des circonstances propres à l’affaire.

plan social, qui part en premier

Amende contraventionnelle et risque de requalification

Par ailleurs, l’employeur encourt une amende contraventionnelle en cas d’infraction caractérisée. Un service de contrôle peut également exiger la requalification du licenciement, ce qui entraîne des conséquences financières et administratives importantes. L’entreprise se retrouve alors face à une situation complexe, mettant en péril sa gestion des ressources humaines.

Plan social responsable : éviter les écueils

Dialogue social renforcé

Pour prévenir les contentieux, il est primordial de privilégier un dialogue social de qualité. La consultation du comité social et économique, la recherche d’alternatives à la suppression de postes et l’écoute des représentants du personnel constituent autant de leviers de prévention.

Communication interne et gestion du climat social

En complément, une communication claire et régulière avec les salariés permet de maintenir un climat social serein. Expliquer les enjeux économiques et détailler les mesures d’accompagnement favorise l’adhésion de tous, limitant ainsi les risques de contestation et de litiges prolongés.

Conclusion : sécuriser le plan social et protéger les salariés

Lorsque l’entreprise se trouve confrontée à la nécessité de mettre en œuvre un plan de sauvegarde de l’emploi, la vigilance porte autant sur la forme que sur le fond. De la définition des critères d’ordre au respect des obligations légales, chaque étape doit être menée avec rigueur pour préserver l’équité entre les collaborateurs et prévenir tout contentieux ultérieur.

Synthèse sur le « qui part en premier ? »

Rappel des critères obligatoires et de leur application

Le Code du travail impose un ensemble de critères à l’employeur : charges de famille, ancienneté ou encore situation rendant la réinsertion professionnelle difficile. La jurisprudence (Cass. soc. 13 février 1997 n° 95-16.648, Cass. soc. 5 février 2014 n° 12-29.703) confirme que ces critères doivent être appliqués de manière neutre et que tout recours à un facteur discriminatoire demeure prohibé. Le champ d’application s’étend à la catégorie professionnelle et, le cas échéant, au périmètre géographique défini par l’accord ou l’acte unilatéral.

Importance d’une procédure claire et équitable

Le respect strict de la procédure protège l’employeur d’éventuelles remises en cause de la validité du licenciement économique. Par ailleurs, la Cour de cassation sanctionne sévèrement toute manœuvre tendant à contourner la loi, insistant sur l’importance d’une communication transparente lors de l’annonce des postes supprimés.

Conseils pratiques

Mise en place d’une négociation réussie

Dans un premier temps, impliquer les représentants du personnel par une négociation ouverte facilite l’intégration de mesures de reclassement, de mobilité interne ou de formations. Cette démarche se concrétise par la consultation du CSE et peut faire l’objet d’un accord collectif, validé ou homologué par l’administration compétente.

Suivi post-PSE et prévention des contentieux

Une fois le plan social enclenché, un suivi rigoureux permet d’évaluer la mise en œuvre des engagements pris. Tenir informés les salariés et documenter chaque étape s’avère crucial pour justifier du respect des obligations légales. En cas de litige, la capacité à apporter la preuve d’une démarche respectueuse de l’ordre des licenciements réduit significativement les risques de condamnation (Cass. soc. 8 juin 1999 n° 97-40.739, Cass. soc. 26 février 2020 n° 17-18.136).

Perspectives

Rôle du CSE et du dialogue social

Le comité social et économique occupe un rôle déterminant dans l’accompagnement et le suivi du plan social. En misant sur la concertation et en tirant parti de la connaissance du terrain, l’employeur peut ajuster son projet en adéquation avec les spécificités de chaque service ou établissement.

Evolution législative et adaptation des entreprises

L’économie en constante mutation contraint les structures à s’adapter. De nouvelles décisions de la Cour de cassation (par exemple, Cass. soc. 20 janvier 1993 n° 91-42.032, Cass. soc. 19 mai 2010 n° 09-40.103, Cass. soc. 29 juin 2017 n° 15-21.636) précisent régulièrement les contours de la protection des salariés, invitant à une veille juridique continue. Les entreprises gagnent à anticiper ces évolutions et à privilégier une gestion des ressources humaines responsable.

Liste de ressources légales et jurisprudentielles

  • Cass. soc. 13 février 1997 n° 95-16.648
  • Cass. soc. 5 février 2014 n° 12-29.703
  • Cass. soc. 8 juin 1999 n° 97-40.739
  • Cass. soc. 26 février 2020 n° 17-18.136
  • Cass. soc. 20 janvier 1993 n° 91-42.032
  • Cass. soc. 19 mai 2010 n° 09-40.103
  • Cass. soc. 29 juin 2017 n° 15-21.636